Le camp militaire de Mahito à Kalemie est à nouveau au cœur d’un brasier foncier. Les habitants jugés « illégalement installés » viennent de recevoir un ultimatum ferme : deux semaines pour libérer les lieux. Une mise en demeure signée moralement par le général-major Ilunga Mpeko Edmond, chef d’État-major adjoint des forces terrestres, de passage cette semaine dans la ville.
Pour l’armée, l’objectif est clair : récupérer sans compromis les espaces militaires destinés à loger les troupes et leurs familles. Mais sur le terrain, la réalité est plus complexe. De nombreuses familles installées depuis des années brandissent des documents qu’elles considèrent comme des titres fonciers valides. Un imbroglio juridique aux lourdes conséquences sociales.
En coulisses, les langues se délient : à quand un plan de relogement digne pour ces centaines de familles ? À quel prix la sécurité sera-t-elle garantie si les déguerpissements sont exécutés sans accompagnement ? Le précédent arbitrage de l’Assemblée provinciale, jugé temporaire, n’a pas suffi à apaiser les tensions.
Tandis que l’armée campe sur sa position, Kalemie retient son souffle. Une évacuation forcée sans solution alternative pourrait rallumer le feu sous la cendre du désespoir social.
Ildephonse WILONDJA
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