RDC TANGANYIKA | Grève et pertubation des cours à NYUNZU : Les élèves dans la rue pour réclamer le retour en classe

Tension et malaise profond autour de la grève des enseignants à NYUNZU, au TANGANYIKA. 

Mardi 28 octobre, les élèves en colère issus de différentes écoles publiques se sont mobilisés dans la rue contre la paralysie des activités scolaires. Ils ont bâti le pavé sur l'artère principale de la cité pour réclamer haut et fort la reprise immédiate des cours.  

Depuis plus ou moins deux semaines, plusieurs enseignants ont déserté les salles de classe sur fond des revendications salariales. Les syndicalistes grévistes exigent 3 mois d'arriérés auprès de leur employeur qui est l’État Congolais et se plaignent des salaires moins attractifs qui ne permettent pas une vie décente. Ils menacent de poursuivre ce mouvement jusqu'à ce que les autorités accèdent à leur demande. 

Ensuite ces enseignants exigent la correction du système de rémunération de leur agent payeur «Afriland First bank» qualifié d' «injuste et inefficace».

Interrogé, un élève en classe terminale au secondaire a bien conscience de ce que cette grève implique : un manque à gagner. 

«Une paralysie prolongée de cours peut affecter notre niveau de formation, vu que les instituteurs sont appelés à s'en tenir au calendrier scolaire», souligne-t-il .

En revanche, les élèves mettent la pression aux décideurs, tout en soutenant les revendications de leurs encadreurs. 

«Nous exigeons la reprise de cours», scandaient-ils sur leur parcours.

Mais très vite la situation a dégénéré en affrontement avec les forces de l'ordre. Face aux jets de pierre, la police répressive a eu recours aux balles réelles et gaz lacrymogènes pour disperser le cortège. Une grenade (lacrymogène) a accidentellement explosé sur la toiture en paille d'un bâtiment à l'école NYEMBO AMISI. L'incendie n'ayant pas été maîtrisé à temps a réduit en cendre le local touché. L'incident n'a fait aucune perte en vie humaine, pas de blessé non plus.

Cette scène surréaliste rappelle l'urgence d'une réponse concertée vis-à-vis des réclamations des enseignants. C'est la deuxième manifestation violente du mois en l'espace d'une semaine, enregistrée dans le secteur de l'éducation à NYUNZU.

 

Ildephonse WILONDJA