Après quatorze années passées à la tête du Comité Olympique Congolais (COC), Amos Mbayo Kitenge quitte un héritage marqué par de grandes promesses mais peu de résultats concrets.
Le rôle d’un Comité National Olympique
Selon la Charte Olympique du Comité International Olympique (CIO), un Comité National Olympique (CNO) a pour mission de développer et promouvoir le Mouvement Olympique, de représenter son pays aux Jeux Olympiques, de préparer les athlètes, de collaborer avec l’État et les fédérations sportives, tout en garantissant transparence et bonne gouvernance.
En résumé, un CNO doit être le moteur du sport de haut niveau et un outil de rayonnement international.
Des promesses ambitieuses
À son arrivée en 2010, Amos MBAYO avait promis une ère nouvelle pour le sport congolais, allant jusqu’à annoncer une première médaille olympique pour la RDC. Les ambitions affichées étaient grandes : restructurer le système sportif national, renforcer la préparation des athlètes et redonner une place au pays sur l’échiquier international.
Des Jeux Olympiques sans éclat
De Londres 2012 à Paris 2024, en passant par Rio et Tokyo, le constat est implacable : la RDC n’a ramené aucune médaille olympique. Faute de préparation adéquate, d’accompagnement financier et d’un véritable plan stratégique, les athlètes congolais ont souvent participé dans des conditions précaires, loin des standards internationaux.
Une gouvernance contestée
Le mandat de MBAYO a été régulièrement critiqué pour son opacité dans la gestion et sa centralisation du pouvoir. Plusieurs fédérations sportives ont dénoncé un climat de clientélisme et de conflits internes, tandis que les mécanismes de redevabilité financière sont restés flous.
Des opportunités manquées
Les programmes de solidarité olympique, mis en place par le CIO pour soutenir les athlètes et les infrastructures, ont été sous-exploités par le COC. Beaucoup estiment que la RDC aurait pu mieux tirer profit des ressources mises à disposition à l’échelle internationale.
Un symbole d’échec administratif
Au-delà du terrain sportif, le COC a traversé des crises de gestion, dont le plus marquant reste la menace de déguerpissement de son siège pour loyers impayés, révélant un désordre structurel préoccupant.
L’heure de l’alternance
Après 14 ans, le bilan est clair : aucune médaille, aucune vision durable, aucun impact structurant. Pour de nombreux observateurs, le temps est venu d’une alternance, d’une gouvernance transparente et d’une nouvelle génération de dirigeants capables de bâtir un système sportif solide et centré sur l’athlète.
« On ne dirige pas un Comité Olympique pour occuper un fauteuil, mais pour bâtir un système performant et tourné vers l’excellence », rappelle un analyste sportif de KINSHASA.
La RDC, qui rêve encore de décrocher sa première médaille olympique, devra impérativement repenser sa stratégie, au risque de s’enliser dans un cycle de discours sans résultats.
Ali Haddad
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