TANGANYIKA | KALEMIE – Camp MAHITO : Plus de 40 interpellations, l’Assemblée provinciale appelée à arbitrer un conflit explosif

La situation devient de plus en plus tendue au camp militaire MAHITO à KALEMIE, où plus de 40 personnes ont été interpellées dans le cadre d’un conflit foncier opposant des civils aux forces armées. Les familles sommées de quitter les lieux dénoncent des expulsions forcées sans préavis ni indemnisation.

Sous le choc, les habitants ont sollicité une nouvelle fois l’arbitrage du président de l’Assemblée provinciale, Cyril KIMPU AWEL, auprès de qui une délégation a été reçue ce lundi 15 septembre. Les délégués ont présenté leurs doléances et défendu la validité de leurs titres fonciers, documents qu’ils considèrent légitimes pour justifier leur présence sur ce site depuis plusieurs années.

L’armée, de son côté, campe sur sa position. 

Elle affirme que ces terrains font partie intégrante du domaine militaire, et accuse les civils de spoliation. Elle réclame une évacuation sans condition, évoquant une récupération légitime du patrimoine de l'État.

Dans ce climat de tension, le maire de la ville accuse ouvertement le commandant du camp MAHITO de "tracasseries aveugles", évoquant des arrestations arbitraires, des passages à tabac, et des saisies de matériaux de construction. Certains habitants rappellent que le camp MAHITO avait été officiellement délocalisé au village MUSHABA, à environ 18 Kms du centre-ville, d’où leur incompréhension face à la brutalité des opérations actuelles.

Face à ce bras de fer, le président de l’Assemblée provinciale promet une médiation rapide, tout en annonçant la saisine des autorités nationales, notamment la Première ministre Judith SUMINWA TULUKA, attendue à KALEMIE ce mercredi 17 septembre.

Ce dossier complexe mêle enjeux sociaux, juridiques et sécuritaires, et risque de prendre une tournure politique si une solution équitable n’est pas rapidement trouvée.

Ildephonse WILONDJA