BASKETBALL : 19.000 $ pour jouer à KINSHASA, une attitude belliqueuse ou simple coïncidence ?

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Le basket congolais traverse une nouvelle zone de turbulence. Alors que Kinshasa s’apprête à accueillir du 19 au 21 octobre les éliminatoires de la “Road to BAL, Zone 4”, la Fédération de Basket-ball du Congo (FEBACO) vient d’imposer aux clubs congolais engagés une taxe pour le moins ahurissante : 19.000 dollars américains. Et ce, non pas pour voyager à l’étranger… mais pour jouer à domicile, dans la capitale congolaise.

19.000 $ pour jouer chez soi ?

La question choque, et à juste titre. À quoi devrait servir une telle somme ?
Le parquet du stadium est déjà opérationnel, les installations existent, les clubs assurent eux-mêmes leur hébergement et leurs déplacements. Aucun coût logistique majeur ne justifie un tel prélèvement.

Pourtant, la FEBACO exige le paiement intégral de ces 19.000 dollars sous peine de sanctions. Trois clubs sont concernés : New Gen (hommes), Makomeno et CNSS (dames).
À une semaine seulement de la compétition, ils doivent trouver des milliers de dollars pour avoir le droit… de représenter leur pays.

Une fédération sans vision, mais pleine d’ambitions personnelles

La FEBACO, censée encadrer et promouvoir le basket national, semble désormais agir en simple percepteur.
Pas de soutien aux ligues provinciales.
Pas de politique claire de développement.
Pas de compétitions nationales régulières. Mais une obsession : taxer.

Aucune explication claire n’a été donnée sur la destination des fonds. Pas de transparence budgétaire, pas de communication officielle. Et dans le même temps, aucun plan marketing ni stratégie de valorisation du championnat national.
Le contraste est frappant avec d’autres fédérations, comme la FEVOCO (volleyball), qui parvient chaque année à organiser une Coupe du Congo structurée et suivie.

Le silence complice du ministère des Sports

Face à ce qui s’apparente à une dérive administrative, le ministère des Sports garde le silence.
A-t-il été consulté ?
La FEBACO a-t-elle présenté un budget validé ?
Un dialogue a-t-il été engagé avec les clubs avant l’imposition de cette somme astronomique ?

Autant de questions qui restent sans réponse. Pourtant, cette compétition est placée sous l’égide de la FIBA Afrique, ce qui implique un encadrement logistique et financier partagé. La Fédération aurait pu mobiliser des ressources auprès de ses partenaires ou de son ministère de tutelle, au lieu de presser les clubs déjà fragiles.

Une balle dans le pied du basket congolais

Le basket congolais se tire une balle dans le pied.
Pendant que d’autres nations africaines structurent leurs ligues et forment des talents, la RDC continue de freiner sa propre progression à cause d’une gestion clanique, sans vision et sans transparence.

Les clubs, véritables piliers de la discipline, financent tout : transport, primes, organisation, matériel. Et malgré cela, ils subissent des pressions financières venues de ceux-là mêmes qui devraient les accompagner.

Un sursaut nécessaire

Le ministre Didier Budimbu est interpellé. Pas pour une simple photo lors du lancement de la compétition, mais pour une action concrète : rétablir l’équité, la transparence et la bonne gouvernance dans le sport congolais.
Le basket national ne doit plus être l’affaire de clans ou de calculs personnels.

La RDC regorge de talents, de jeunes passionnés, d’un public fidèle. Mais sans réforme, sans éthique et sans gestion rigoureuse, cette passion risque de s’éteindre sous le poids de la cupidité.
Le sport congolais mérite mieux.
Le basket congolais mérite une véritable renaissance.

Ali Haddad
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