La ville de KALEMIE, chef-lieu de la province du TANGANYIKA, a été secouée ce vendredi 3 octobre 2025 par des émeutes d’une rare intensité, alimentées par une fausse rumeur annonçant le décès d’un jeune homme, supposément battu à mort par des policiers.
Tout serait parti d’un incident survenu la veille au poste de police de «4 Coins», où, selon plusieurs témoins, un jeune homme aurait été violemment passé à tabac après avoir tenté d’intervenir en faveur d’un détenu non-voyant, victime de sévices.
Une fausse nouvelle, une vraie colère
L’annonce non vérifiée de sa mort à l’hôpital a provoqué une explosion de colère populaire. Une foule furieuse a tenté de prendre d’assaut le sous-commissariat de la zone, provoquant une riposte musclée des forces de l’ordre, épaulées par des militaires.
Des tirs de gaz lacrymogènes, mais aussi des balles réelles ont été rapportés. Aucune perte en vie humaine n’a été confirmée à ce stade, bien que plusieurs manifestants aient été blessés, certains gravement. Des arrestations massives ont également eu lieu, suivies de fouilles systématiques dans les habitations environnantes.
KALEMIE à l’arrêt
Les scènes de chaos ont provoqué une paralysie totale de la ville : boutiques, pharmacies, établissements de nuit et transports publics ont fermé leurs portes. L’ambiance reste tendue, bien que le calme semble revenir progressivement, sous une forte présence policière.
La rumeur démentie, mais la crise reste
La nouvelle rassurante est tombée tard dans la soirée : le jeune homme supposé mort est bel et bien vivant. Il est pris en charge aux urgences dans un état stable. Mais l’indignation demeure, tant sur le comportement présumé abusif des agents, que sur la gestion sécuritaire de la crise.
Vers une enquête ?
Des voix s’élèvent déjà pour exiger une enquête indépendante sur les faits à l’origine des troubles et le recours disproportionné à la force.
Dans une ville marquée par des tensions sociales récurrentes, cet épisode souligne une fois de plus la nécessité d’une police républicaine, formée au respect des droits humains et d’un dialogue communautaire renforcé pour prévenir de tels débordements.
Ildephonse WILONDJA
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